A Saillans, les 1 199 habitants ont tous été élus au premier tour !

Pour marquer ce second tour des municipales, le Petit Ambertois vous invite à la lecture d’un reportage à propos d’un village de la Drôme dont l’exemple pourrait tous nous inspirer.

Nous n’en publions qu’une partie et vous invitons à poursuivre la lecture sur le site de Rue 89.

NOTA BENE : le village de Saillans ne devant pas être confondu avec celui de Saillant que nos lecteurs connaissent mieux.

Ils en avaient assez que le maire sortant décide seul : les habitants de ce village de la Drôme ont travaillé pendant des mois à une liste collégiale, et vécu une belle expérience de démocratie participative.

Les sympathisants de la liste collégiale, à Saillans, en février 2014 (Emmanuel Cappellin)

(De Saillans, Drôme) Que ceux qui ne croient plus à la politique aillent donc passer quelques jours dans ce petit coin au sud du Vercors. Ce qui s’y est passé ces derniers mois pourrait bien les faire changer d’avis. Joachim Hirschler, l’un des nouveaux élus de Saillans, rapporte avec délice la remarque d’une habitante :

« C’est magnifique : c’est la première fois que je vote avec le sourire. »

Dans ce village de la Drôme, les municipales ont brassé une énergie formidable.

Face au maire sortant, quelques habitants ont lancé l’idée d’une « liste collégiale ». Avec l’envie de changer les choses, de ne pas voter « par dépit », ils se sont lancés dans une nouvelle manière de gérer leur commune, en sollicitant tous leurs voisins.

Une « démocratie participative » pour laquelle ils ont renversé l’organisation pyramidale de la mairie.

Hop, voilà les 1 199 habitants au sommet. Par petits groupes, ils ont imaginé ensemble des dizaines de projets et jusqu’à 250 personnes se sont réunies lors des réunions publiques – soit presque le quart de la population !

Ces deux derniers mois, on ne parlait plus que de politique, au village. Joachim Hirschler :

« A la fin on n’en pouvait plus, il fallait vraiment faire ces élections. »

Réveil des consciences

Cris de joie à l’annonce des résultats dimanche dernier, dans une salle bondée : la liste collégiale remporte les élections au premier tour avec 56,8% des voix (pour 1 070 inscrits) et 110 bulletins d’écart avec la liste du maire sortant, qui conserve trois sièges.

Le soir même, les membres de la liste collégiale et ses sympathisants ont bu plus de Clairette de Die que prévu. Il ne reste que des bouteilles de jus de pomme qu’Annie Morin, la première adjointe, a mis de côté pour le conseil municipal du vendredi suivant. Le tout premier.

« Va falloir travailler ensemble, maintenant, pour l’intérêt commun ! », fait remarquer une vieille dame qui promène son caniche près du cimetière. « Les gens attendaient quelque chose de ces élections », sourit Sabine Girard, l’une des élues. Isabelle Raffner, sur la même liste, acquiesce :

« Qu’on gagne ou qu’on perde, il s’est passé un truc. Un réveil des consciences. Des rencontres, du partage. Quoi qu’il arrivait, ça allait changer. »

« Un village un peu rebelle »

A Saillans, la vie est habituellement aussi douce que les couleurs des maisons. Sur les façades, du saumon, de la menthe à l’eau ou des nuances de rose. La Drôme qui coule sous le pont de pierre à l’entrée du village est d’un bleu lagon, tout en transparence.

Les habitants affirment qu’il y a dans ce village une énergie hors du commun. Une effervescence qui doit en partie expliquer ce qui s’est déroulé ces dernières semaines. Saillans a connu l’exode rural et ses maisons abandonnées, avant de voir sa population grossir depuis une dizaine d’années. Vincent Beillard, le nouveau maire, installé depuis 2005, fait partie de ces « néo ».

Le village foisonne aussi d’associations (une quarantaine, selon Annie Morin). Comme L’Oignon, lancé en 2011, qui propose des soirées vinyles ou des cours de langues.

Son local, sur la Grande rue, hébergeait autrefois un cercle républicain – L’Union. L’Oignon compte plus d’adhérents que d’habitants.

Confinés dans la vallée, les villageois assurent enfin qu’ils bénéficient d’un microclimat : quand ça souffle à Crest (la commune d’Hervé Mariton, réélu au premier tour), le mistral passe au-dessus des Saillansons.

« Le village est réputé pour être un peu rebelle », s’exalte Michel Gautheron.

« Il y a l’histoire de la supérette, de la carrière ou la fermeture de la gare – on s’était mis sur la voie pour arrêter les trains ! »

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(Emilie Brouze/Rue89)

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