La vie plutôt que la bourse

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Le 24 octobre a été un moment révélateur de deux visions du monde. Le matin, avec les élus de mon groupe, nous avons rendu publiques nos propositions budgétaires tandis que l’après-midi, les députés de « La république en marche » défendaient le budget du gouvernement. D’un côté la vie, c’est-à-dire la réponse aux besoins humains ; de l’autre la bourse, le parti-pris de l’argent-roi. 

La suppression des emplois aidés, la baisse des APL, la suppression du tiers-payant, l’augmentation de la CSG, la baisse du budget des hôpitaux et des collectivités territoriales vont durement toucher les plus fragiles. A l’opposé, une poignée de privilégiés vont bénéficier de nouveaux cadeaux fiscaux indécents qui atteignent la somme vertigineuse de 12,4 milliards d’euros (suppression de l’impôt sur la fortune, baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, suppression de la taxe sur les dividendes…). Ils s’ajoutent aux 21 milliards du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux 80 milliards d’évasion annuelle dans les paradis fiscaux.

C’est le socle historique des grandes conquêtes sociales du 20ème siècle que M. Macron veut faire voler en éclat. Pour y parvenir, il utilise le vieil argument qui tente à faire croire que les profits d’aujourd’hui créeront les emplois de demain. Or, les cadeaux fiscaux pour les riches ont toujours amplifié les inégalités : les 10 % les plus riches détiennent désormais 50 % de la richesse nationale tandis que les 50 % les plus modestes n’en détiennent que 5 %.

Nous avons donc proposé de récupérer, sur le budget 2018, 61 milliards d’euros de cadeaux fiscaux faits aux riches et de les investir pour répondre aux besoins humains : 8 milliards en soutien aux PME, TPE, artisans et commerçants ; 3 milliards pour les collectivités territoriales afin de relancer l’investissement local et de transformer les emplois aidés en emplois pérennes ; 2,5 milliards pour le logement ; 2 milliards pour le point d’indice des fonctionnaires ; 2,5 milliards à l’agriculture, à l’environnement et aux transports ; 6,5 milliards pour la sécurité sociale et la santé ; 1,5 milliards pour le développement du très haut débit. Cela permettrait aussi de financer la baisse de la TVA à 5 % pour les produits de première nécessité, le rétablissement de la demi-part pour les veuves et veufs, l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités et le rehaussement des pensions avec un plancher de 1 000 euros mensuels.

Pour imposer de tels choix, il faut une large mobilisation. Des millions de Françaises et de Français sont conscients des possibilités de changement. Ils attendent un signe politique fort venant de la gauche qui ne renonce pas. Nous sommes disponibles pour apporter notre contribution à ce rassemblement avec tous ceux qui souffrent de la politique actuelle et qui aspirent tant au changement.

André CHASSAIGNE 

Député du Puy-de-Dôme

 

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