Au lendemain du 1er tour des élections régionales, les Républicains et le Front national, au coude à coude, récoltent 55% des suffrages au niveau national dans un contexte où un électeur sur deux ne s’est déplacé pas aux urnes.
Une nouvelle fois ces élections confirment le grave état d’alerte social et démocratique du pays. Elles sont le reflet d’un désintéressement voire d’un rejet de la politique par nombre de nos concitoyens. Sur certains bureaux de vote dans les quartiers populaires, l’abstention dépasse les 70 %.
Cette situation permet au Front National, avec un programme raciste et libéral-populiste, de renforcer sa place dans le paysage politique. Dès la semaine prochaine, celui-ci pourrait en effet faire main basse sur plusieurs régions (PACA, Nord-Pas-de-Calais,…).
Certains évoquent les attentats du 13 novembre à Paris et à St Denis pour expliquer ce vote de repli mais si l’instrumentalisation de la peur a effectivement marquée ce scrutin, ce n’est pas la seule explication. La dégradation de la situation économique et sociale joue un rôle prépondérant dans ces résultats.
Le score cumulé de la gauche s’établit autour de 38 % : l’obstination du duo Hollande / Valls à ignorer voire mépriser les attentes sociales de nos concitoyens enfonce toujours plus la gauche dans le marasme. La colère contre tous les manquements à la parole donnée ne cesse de croître face aux engagements pris aussitôt abandonnés dans les actes. Le gouvernement doit impérativement changer de cap et enfin adopter une orientation politique qui réponde aux besoins des gens.
C’est le désespoir de ces politiques catastrophiques d’austérité, qui ferment toutes les possibilités de transformation sociale et qui contribue à jeter des dizaines de milliers de salariés et de privés d’emploi dans les bras du Front National.
En Auvergne-Rhône-Alpes, malgré un score non négligeable pour les candidats de la droite extrême et de l’extrême droite, la gauche rassemblée sur des propositions concrètes en faveur de l’égalité territoriale et de la défense des services publics, a la possibilité d’empêcher Laurent Wauquiez d’accéder aux leviers de la région et de s’en servir pour assouvir son ambition insatiable.
Malgré le mépris de nombreux médias lors de cette campagne, la liste « l’Humain d’abord », conduite par Cécile Cukierman en Auvergne – Rhône-Alpes et André Chassaigne au niveau départemental maintient son implantation en Auvergne-Rhône-Alpes, et particulièrement en Auvergne avec près de 10 % sur l’ancienne région. Dans le Puy de Dôme, où elle récolte près de 12 % des suffrages, elle réalise même le meilleur score du PCF – Front de Gauche au niveau national.
Les candidats de la liste l’Humain d’Abord tiennent à remercier toutes les électrices et tous les électeurs qui leur ont fait confiance. Ils et elles sont bien conscients des responsabilités que cela implique et ils auront à cœur de poursuivre l’élan engagé lors de cette campagne pour porter toujours plus haut les exigences sociales et démocratiques du monde du travail et de tous « les laissés pour compte ».
Comme l’ont répété inlassablement les candidats de l’Humain d’abord, nous sommes déterminés et disponibles pour faire échec à la droite extrême et à l’extrême droite en Auvergne-Rhône-Alpes.
A la différence des précédentes élections régionales, sans le Front de Gauche, et sa principale composante le PCF, sans les écologistes, il ne peut y avoir de majorité de gauche. Sans le respect de ces listes, de leurs programmes et de leurs électeurs, rien n’est possible à gauche et c’est la seule manière d’empêcher la victoire totale de la droite extrême et de l’extrême droite dans notre région.
Sans rien retrancher et en toute responsabilité, nous participeront à la liste de rassemblement de la gauche. Il ne s’agit en rien de se fondre dans une liste ou de se « rallier », mais bien au contraire de continuer, sur la base de notre programme et de nos valeurs, à affirmer les combats et les propositions dont nous sommes porteurs.
Nos candidats seront les porte-voix de celles et ceux qui luttent et qui souffrent. Ils et elles seront libres de leurs paroles, votes et décisions tout au long de la mandature. Ils agiront librement sur la base de leurs engagements devant les électeurs au premier tour pour faire avancer tout ce qui aidera notre peuple à mieux vivre.
Aujourd’hui, avoir des élus communistes au service des luttes et de tous les habitants est une nécessité face à l’urgence de la situation et face à la menace d’abandon de nombreux territoires et à celle de la concentration des richesses vers les grandes métropoles.
Il est indispensable de s’attaquer au chômage et d’aider à la création massive d’emplois, de maintenir et développer nos services publics, de garantir des conditions de vie et de travail décentes pour les personnels de la Région qui assurent quotidiennement un service public vital afin de répondre aux besoins de nos concitoyens, notamment dans le milieu rural et dans les quartiers populaires.
Une région Auvergne-Rhône-Alpes solidaire, accueillante et respectueuse des hommes et des femmes ainsi que de l’environnement : telle est la vision qui doit animer toute la gauche au contraire d’une droite et d’une extrême droite réactionnaire, refermée et repliée sur elle-même.
Il est plus que temps de mettre l’Humain d’abord au cœur de toutes les questions sociales et non la finance, et ce n’est que par ce biais, que la gauche renouera avec son électorat et offrira des perspectives progressistes au peuple français.