Hommage à Christiane Pichon

Christiane est née en septembre 1947, elle s’est éteinte en novembre 2013. L’important, c’est ce qui s’est passé entre ces deux dates couperet, ce qu’elle a réalisé dans sa vie. C’était une petite bonne femme, dont la fragilité apparente cachait une force de caractère inébranlable, peu commune. C’est dans le militantisme au service des plus humbles qu’elle puisait son énergie, mais aussi dans le spectacle et la poésie.

Elle a exercé tout d’abord le beau métier de comédienne et de conteuse, une véritable passion, avant d’être professeur de lettres modernes, avec toute l’efficacité de sa voix forte et précise mettant en valeur sa pédagogie.

Syndiquée CGT du Spectacle depuis 1971, conseillère nationale du Syndicat Français des Artistes et Interprètes, élue au bureau pendant plusieurs mandats. À cette époque, elle a beaucoup milité, avec sa compagne Marie-Annick, musicienne et chanteuse, pour donner un statut aux intermittents du spectacle afin d’améliorer leur situation.

Après son installation à Pacros (sur la commune de St Ferréol des côtes), c’est avec l’Union Locale d’Ambert qu’elle continua de militer en tant que conseillère du salarié et auprès des chômeurs et précaires du secteur. Cofondatrice du syndicat multipro de l’UL, elle a pris part à bien des luttes diverses dans les domaines qui lui tenaient à cœur : l’écologie, l’antisémitisme, l’homo phobie, la santé…

On se souvient de la part importante qu’elle a prise au cours des manifestations pour le maintien de la maternité et d’autres services de l’hôpital d’Ambert. Elle militait également avec ATTAC, l’association de lutte contre le pouvoir exorbitant de la finance et pour une éducation populaire.

Pour elle, « L’humain d’abord » n’était pas qu’un slogan, mais résumait tout son comportement au quotidien. Elle a travaillé de longs mois avec éric Dubourgnoux et André Chassaigne (le conseiller régional et le député de la circonscription) pour tenter de faire évoluer la législation en faveur du monde du travail.

Sur le plan culturel, elle a beaucoup fait pour le théâtre et la poésie, travaillant avec le Bief, donnant des cours de théâtre à l’Université Populaire de la Dore aux enfants et aux adultes. Elle a revivifié le ciné-club ambertois, en programmant, avec un choix très sûr, des films originaux et agréables qui laissaient une large place au débat et à la réflexion.

Sa dernière lutte fut celle contre la maladie. L’artiste  a tiré sa révérence  jeudi 21 novembre 2013 dans sa maison des monts du Livradois auprès de sa compagne Marie-Annick après 40 ans de vie commune.

Nous la regretterons tous, mais il ne faut pas être triste, elle a réussi sa vie. Nous nous honorons d’avoir été de ses amis.

 Pour le collectif de l’UL CGT, le Bief, le ciné-club, l’Université Populaire de la Dore,

Gérard Paturaud

3 comments for “Hommage à Christiane Pichon

  1. jacques
    30 novembre 2013 at 8 h 24 min

    C’est un bel hommage, mérité, que tu rends à CHRISTIANE.

  2. une ancienne élève
    14 décembre 2013 at 6 h 38 min

    A l’une des meilleure prof que j’ai eu durant ma scolarité.

    Si tous les enseignants pouvaient être avec leurs élèves, comme ce petit bout de femme, ce serait formidable …

    mais cela reste (comme le dirait Voltaire) une utopie …

    Chapeau bas Mme Pichon

  3. 5 novembre 2017 at 10 h 20 min

    Je me souviens de la jeune comédienne que j’ai reçu à ses débuts à « la cave », à Paris, pour son tout premier spectacle en chanson.

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